Voici un sujet qui nous concerne tous en tant que développeurs : la fameuse « dette technique ». Vous vous êtes déjà demandé pourquoi certains projets logiciels semblaient s’alourdir et devenir plus lents avec le temps ? Eh bien, c’est souvent à cause de cette mystérieuse dette.
Lorsque nous développons, il nous arrive parfois de prendre des raccourcis. Que ce soit pour répondre à des délais pressants ou face à des contraintes diverses, ces raccourcis peuvent sembler avantageux à court terme. Mais imaginons ceci comme un prêt que nous prenons : au départ, il nous donne un souffle d’air frais, mais à terme, il nous faudra payer les intérêts.
La « dette technique » décrit justement ce phénomène. C’est le coût « caché » que nous payons pour avoir choisi des solutions rapides plutôt que les meilleures solutions sur le long terme. Ward Cunningham, qui a popularisé ce terme, a fait une belle analogie. Il a comparé le développement de logiciels à un prêt bancaire. Si nous ne remboursons pas ce « prêt » rapidement, c’est-à-dire en corrigeant nos raccourcis, les « intérêts » sous forme de bugs, de complexité accrue et de délais plus longs s’accumulent.
Les cause peuvent être multiples :
- Pressions du calendrier ou délais serrés.
- Manque de connaissance ou de compétence.
- Changements dans les exigences sans refonte adéquate.
- Mauvaises pratiques ou normes de codage.
- Absence de documentation ou de tests appropriés.
Les conséquences ne sont pas visibles à court terme, mais s’accroissent avec le temps :
- Augmentation du temps nécessaire pour ajouter de nouvelles fonctionnalités.
- Plus grande propension aux bugs et aux erreurs.
- Difficulté à maintenir ou à faire évoluer le logiciel, empêche l’entreprise de réagir rapidement aux changements du marché ou aux besoins des équipes.
- Diminution de la productivité des développeurs.
Pour éviter ces dérives, il est important d’intégrer la réduction de la dette dans le processus de développement :
- Évaluer régulièrement notre code.
- Prioriser et allouer du temps pour les refontes nécessaires.
- Promouvoir des bonnes pratiques et revues de code.
- Investir dans la formation continue de l’équipe.
- Mettre à jour régulièrement les outils et les environnements de développement et de production
On peut noter que dans certaines situations, prendre un raccourci pour livrer rapidement peut être une décision stratégique. Cependant, il est essentiel d’être conscient de la dette que nous accumulons et de planifier son remboursement.
En conclusion, la dette technique est une réalité inévitable dans le développement logiciel. Gérée judicieusement, elle peut être un levier stratégique. Négligée, elle peut devenir un fardeau majeur pour notre entreprise.
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